Le “Consensus de Vancouver”: consŽcration de la prŽvention biomŽdicale du VIH

Ds l’ouverture de la ConfŽrence internationale sur le sida (IAS) de Vancouver, les annonces de la communautŽ des chercheurs ont frappŽ fort. Entre l’appel à une mise sous traitement ds le diagnostic, les futures recommandations de l’OMS sur le traitement prŽventif du VIH (PrEP) et le plaidoyer pour financer cette rŽponse à l’ŽpidŽmie, la premire journŽe de l’IAS fut riche. Je ne suis pas sur place, mais je vous explique.

Toute personne dŽpistŽe sŽropositive au VIH doit se voir proposer un traitement, immŽdiatement aprs le diagnostic. Devant un parterre de chercheurs, l’amphithŽÃ¢tre de Vancouver a connu l’une des dŽclarations les plus importantes en matire de prŽvention, dans la perspective d’une fin de l’ŽpidŽmie en 2030. L’Organisation mondiale de la santŽ (OMS) a annoncŽ, dimanche 19 juillet, qu’elle recommandera le traitement de toutes les personnes sŽropositives, quel que soit leur taux de CD4, le niveau de dŽfenses immunitaire en somme. Auparavant, c’Žtait en dessous de 500 CD4 que le traitement antirŽtroviral Žtait conseillŽ.

“Une trace dans le sable”

Pas totalement rŽdigŽe, cette recommandation sera officiellement publiŽe le 1er dŽcembre prochain, à l’occasion de la JournŽe mondiale de lutte contre le sida. C’est aussi une consŽcration de la stratŽgie du traitement comme prŽvention (TasP) comme une des pierres angulaires de la lutte contre le VIH. Cette dŽcision de l’OMS, fondŽe sur les rŽsultats de deux essais biomŽdicaux sur l’intŽrêt d’un traitement prŽcoce, Žtait attendue et nŽcessaire. “Plus de discussions dŽsormais”, a insistŽ le Professeur Julio Montaner, du Centre d’excellence sur le VIH de l’UniversitŽ de Colombie Britannique (Canada), dans son discours de bienvenue. “Faisons de cette confŽrence l’endroit où la question : “Quand dŽbuter le traitement antirŽtroviral ?” cesse d’être scientifique et commence à être une question de volontŽ politique et Žconomique”, a abondŽ le Professeur Chris Beyrer, co-organisateur de l’IAS de Vancouver, lors la plŽnire d’ouverture. Comme une “trace indŽlŽbile de la rŽponse au VIH”, a pris comme symbole le scientifique amŽricain.

Une façon Žgalement de renvoyer la balle aux dŽcideurs et gouvernants, qui ont dŽsormais toutes les preuves scientifiques validŽes et indications pour soutenir la riposte dŽjà engagŽe pour en finir avec cette pandŽmie d’ici 2030. Qui porte dŽjà ses fruits, comme dŽmontrŽe dans les dernires rŽsultats encourageants publiŽs par l’ONUSIDA : le nombre de nouvelles infections a diminuŽ de prs de 2 millions l’annŽe dernire, soit de plus d’un tiers depuis 2000, et a chutŽ de prs de 60 % chez les enfants. Le nombre de dŽcs liŽs au sida a Žgalement diminuŽ de plus de 40 %. Et des efforts doivent encore être poursuivis pour atteindre le monde sans sida dont parlent certains politiques. A Vancouver, Michel SidibŽ, directeur exŽcutif de l’ONUSIDA, a rappelŽ les exigences financires pour tenir ce rythme : il va falloir huit à douze milliards de dollars supplŽmentaires, chaque annŽe, afin de maintenir la baisse du nombre d’infections, et notamment par l’accs à un traitement antirŽtroviral. “Si nous n’avons pas les ressources financires adŽquates, je pense que nous aurons des difficultŽs à voir ces progrs durer”, s’est-il inquiŽtŽ, alors que les engagements des pays ont tendance à s’Žpuiser. Et la recommandation universelle du traitement ne changera rien pour prs de 10 millions de personnes sŽropositives, dŽjà Žligibles pour obtenir ces mŽdicaments et qui les attendent encore. “Les leaders politiques sont soit avec nous, soit contre nous”, prŽvient encore Julio Montaner.

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